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Y’a de l’action ©Patrick Lizotte
Mr. Sipp ©Patrick Lizotte
Originaire de Trois-Rivières, Patrick Lizotte réalise son premier voyage à l’âge de 16 ans. Un véritable éveil se produit et le goût de l’aventure s’installe en lui de façon instantanée. Il termine sa première formation en photographie argentique aux ateliers photographiques Gilles Roux de Trois-Rivières au début des années 90. Il utilise cette technique pendant plusieurs années pour ensuite accomplir un diplôme d’études professionnelles en photographie numérique en 2012, médium qu’il utilise à partir de ce moment. Tout au long de ces années, les voyages ne cessent de s’accumuler: Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie du Sud-Est et plus récemment sur l’Île de Baffin en Arctique. Expositions, photographie de plateau, enseignement, couverture médiatique et évènementielle font maintenant partie de son parcours. À travers ses images, dont plusieurs considèrent comme étant de la « street photography » à l’état pur, il cherche d’abord et avant tout à provoquer chez le spectateur une émotion, à raconter une histoire, qui est souvent différente d’une personne à l’autre.
De façon naturelle, je crois pouvoir affirmer qu’avant même de contempler les paysages, je m’intéresse d’abord à ceux qui les habitent. Je suis un photographe de rue («street photography») qui se concentre sur le quotidien aussi banal puisse-t-il paraître pour la plupart, alors que pour moi, fasciné, intrigué, j’y vois une beauté constante. Je préfère de loin une photo qui me laisse songeur plutôt que la qualité technique d’une image.
J’aime, dans la vie en général, raconter des histoires, des faits vécus à travers les années d’expériences passées aux quatre coins du globe. Puissent mes photos aient, elles aussi, une certaine voix pour raconter ces histoires toujours magnifiques. Je me préoccupe également de la valeur potentiellement historique des images. Je suis habité par un devoir au patrimoine et aux archives de l’humanité. J’ai lu un jour que la seule trace qu’on laisse c’est l’art.
Ce sont pour ces raisons que depuis tant d’années je continue à sillonner les rues, peu importe où je me trouve, à la recherche de sourires, de situations drôles, mais aussi de misère et de larmes qui, dois-je avouer, m’interpellent davantage. Ayant le souci du bonheur des gens, je souhaite également le présenter à travers mes images sous son véritable jour. Je tente humblement de rendre l’anodin pour certain à grandiose pour d’autres. Je me plais à remarquer les contrastes qui font sourire.
Dans ce type de photographie, la patience est une vertu. Il faut savoir parfois attendre des heures pour finalement apercevoir ce passant parfait pour déambuler devant une vitrine quelconque et que lorsqu’ils se croisent, tout de leur présence ensemble provoque une image forte.
Mes photos peuvent être choquantes, dures ou difficiles pour certains spectateurs, on ne pourra cependant pas leur reprocher de ne pas être le reflet de la réalité. Ma mission n’est pas non plus de vouloir passer quelques messages soient-ils, mais d’espérer toujours susciter une réflexion, une contemplation pour le chef-d’œuvre qui réside en chacun de nous. «Every name is as legend to me».
Démarche
Patrick Lizotte prend son inspiration de ses différentes expériences de vie, surtout des personnes qu’il a rencontrées.
Les personnes qu’il a rencontrées pendant ses voyages dans quatre continents, notamment en Asie et dans le Grand Nord.
Les personnes qui l’ont ont aidé à sa réadaptation suite à un traumatisme crânien majeur à l’âge de 33 ans.
« Quand tu cognes à la porte de la mort, tu sais qu’elle existe, qu’il y aura une fin à l’odeur de l’automne et du printemps. »
Chercher sa route ©Patrick Lizotte
À contre courant ©Patrick Lizotte
C’est à travers ces jours, ces heures de jamais vues de notre vivant, secouée comme rarement l’humanité ne l’aura été que je me suis surpris à pleurer tellement ému et fasciné de cette proximité devenue presque oubliée, transcendant ces images de centaines, voir de milliers d’individus rassemblés par de nombreux évènements dont j’ai eu la chance de couvrir. La plupart de ces photos que j’ai captées dans les rues du Québec, lors des cinq dernières années, semblent étrangement venir d’une époque si lointaine.
Pour ne pas oublier comment il est bon de se rassembler et n’ayant jamais soupçonné que le besoin d’être réuni n’est pas un droit acquis, je veux que ces images s’évadent de leur disque dur afin qu’elles retrouvent leurs sujets principaux : nous tous.
Dans cette exposition «Foule, tu nous manques», certaines œuvres se concentrent sur quelques individus, d’autres se concentrent sur quelques milliers, néanmoins, tous ces gens représentent, j’ose espérer, le paysage culturel qu’est le nôtre, enrichi de ses sourires multicolores.
Par cette sélection de photographies, je propose au spectateur de tous âges et tous horizons de se laisser bercer par la multitude d’émotions exprimées par ces nombreux visages qui s’y retrouvent afin qu’il puisse se reconnaître à travers l’une ou plusieurs d’entre elles. Je souhaite également par cette exposition permettre à ceux et celles qui la regardent de reprendre une forme de contact avec l’être humain au quotidien dont l’absence soudaine nous manque tous.
L’exposition se tient du 17 juillet au 4 septembre 2022 au Musée Beaulne de Coaticook. Dépêche-toi de réserver ta place pour visiter l’exposition!