Musée Beaulne | Arrière-scène | Exposition Jean-Thomas Bédard

Parcours

Jean-Thomas Bédard est un artiste et photographe. Originaire de Roberval au Lac-Saint-Jean, il a adopté les Cantons-de-l’Est depuis maintenant 15 ans. Son parcours artistique a débuté à l’âge de 13 ans, explorant la peinture et le dessin. Ce talent l’a mené à développer sa vision artistique au sein de l’Office national du Film du Canada d’abord, comme stagiaire, puis comme réalisateur de film d’animation.

C’est à l’âge de 32 ans qu’il se lance dans une aventure autour du monde. C’est ce périple d’un an qui précise son intérêt pour l’art de la photographie documentaire. Portée par un besoin de montrer l’humain et son environnement en image, sa première exposition a amorcé la réorientation de sa carrière vers le cinéma documentaire, qu’il poursuivit pendant une quinzaine d’années.

Au tournant de sa retraite, il redécouvre la photographie, cette fois-ci dans une optique plus artistique, le rapprochant de sa passion pour dans les arts plastiques.

«La beauté peut être toute simple, et même se trouver juste là, à nos pieds.»

À la recherche de trésors visuels, Jean-Thomas passe des heures, voire des jours à arpenter la zone tampon entre la terre et la mer, sur le littoral de l’estuaire du Saint-Laurent. Il consacre une dizaine d’années à parcourir le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord, afin de documenter ces beautés par sa lentille. Il crée des compositions photographiques qui s’apparentent à la peinture abstraite, invitant une méditation sur le temps et l’impermanence des choses.

Ses œuvres arborent les couleurs et les matières se retrouvant sur les rives du fleuve Saint-Laurent à marée basse. Faisant référence au temps qui passe, aux bouleversements géologiques qu’ont connut ces pierres ainsi que la vie organique qui s’y rattache, il conçoit des œuvres bidimensionnelles, en bas-relief. Ces photographies non figuratives sont prises en gros plans, ce qui brouille les repères spatiaux et propose un rapport de taille complètement différent aux éléments dans la réalité.

C’est à travers sa recherche de la beauté que se dessinent ces paysages et ces mouvements fascinants. Comme quoi la beauté peut être toute simple, et même se trouver juste là, à nos pieds.

Démarche

Inspiration

Jean-Thomas puise son inspiration principalement dans la nature. C’est en feuilletant, dans sa jeunesse, un exemplaire de La Flore Laurentienne de frère Marie-Victorin qu’il se sent réellement interpellé par la diversité et la richesse de l’écosystème de la vallée du Saint-Laurent.

Les œuvres du peintre Alfred Pellan l’inspirent par leurs couleurs et leurs textures organiques. Les Van Gogh et Jean-Paul Riopelle parmi ses influences. Mais étrangement, aucun photographe !

Le Temps suspendu ©Jean-Thomas Bédard

Exposition

Le Temps suspendu est une photographie prise sur le littoral du fleuve Saint-Laurent, près du parc National du Bic, par une matinée grise de juillet. Évoquant un oiseau qui se serait écrasé sur la corniche d’une falaise, ou encore une tortue, animal symbolisant la longévité et la création du monde dans la tradition amérindienne.

Cette œuvre exprime parfaitement la façon dont la photographie arrive à suspendre hors du temps un moment fragile d’une histoire géologique qui a pu s’étendre sur des millions d’années. C’est une photo qui fixe un moment précis d’un temps long, qui crée des formes qui changent et se renouvellent sans cesse. Si on retournait à cet endroit exact, en ce moment même, cette image a fort probablement disparu, et fait place à une scène tout à fait différente.

Cette image est devenue emblématique, non seulement de cette exposition, mais de l’ensemble de ses trésors photographiques collectionnés au cours des dix dernières années sur les battures du Saint-Laurent.

L’exposition Littoral – Un fleuve un regard est présentée au Musée Beaulne de Coaticook, une activité incontournable à faire en Estrie cet été.